Overview
« Je me sentais aux approches de la guérison, glisser dans une paix merveilleuse. Tout était vert dans la chambre. Je me croyais dans une mare ; ce qui équivalait pour moi à être dans le corps de maman. . . J'étais au Paradis, dans le sein maternel. »
Six peintures vertes forment l'exposition. Deux d'entre elles n'étant pas visiblement vertes, sont toutefois prégnantes de vert. Un passage trouvé dans le « Journal d'un schizophrène » (voir la citation ci-dessus) a décidé du choix des oeuvres. Mis à part un pseudo-monochrome qui réfère quasi explicitement au passage évoqué, je ne m'en suis (concernant les autres toiles) jamais inspiré, pour la bonne raison que j'ai commencé à peindre les tableaux avant même d'avoir pris connaissance du fragment. Disons que d'une certaine manière l'extrait lie les peintures les unes aux autres ; un peu comme un glacis lie les couleurs. Ou du moins les rapprochent.
Il me semble, à y regarder de plus près, que la réunion de ces six tableaux évoque finalement une quête de la mère ou au contraire une tentative de se libérer d'elle. D'un point de vue philosophique, il est ici de toute façon question du « soi » compris comme un manque. Sinon un trop.
Plus que tout, j'aimerais que le spectateur parvienne à regarder et à écouter ces peintures de la même manière qu'on regarde et qu'on écoute une partition de musique. Et, puissent-elles alors dégager le silence qui les habite...
Thierry de Cordier